Surdité et MDPH (maison départementale des personnes handicapées)
La MDPH : Maison Départementales des Personnes Handicapées
Lorsque le diagnostic de surdité est posé pour son enfant (quel que soit son degré), il est primordial de déposer au plus tôt un dossier à la MDPH pour faire reconnaitre son handicap. Car oui, même si la surdité n’est pas visible, elle n’en demeure pas moins un handicap.
Si vous êtes perdu avec la multitude d’acronymes qui vont
suivre, référez-vous à notre article « le lexique de la surdité ».
PS : cet article traite uniquement de la MDPH dans
le contexte de surdité d’un enfant, et non d’un adulte.
Le dossier MDPH
:
Un dossier complet est à remplir. Vous trouverez la trame
sur ce lien :
Il est question dans ce dossier de parler du "projet de vie" de votre enfant. Nous avons fait un article spécialement pour cela ici : Le projet de vie d'un enfant sourd
A ce dossier doit s’ajouter les éléments suivants :
Un certificat médical, renseigné par le médecin ORL qui
suit la surdité de votre enfant par exemple
Un compte-rendu type de bilan auditif
L’audiogramme SANS APPAREILLAGE
est essentiel, car c'est à partir de ce dernier que sera déterminé le taux d’incapacité et les aides
associées.
N’hésitez pas à vous faire aider par une assistante
sociale si jamais vous avez un doute.
Le dossier peut être long à analyser et être traité par
la MDPH (certaines personnes rapportent des délais de 6-8 mois, suivant les
départements). Malgré ce délai, c’est bien la date de dépôt du dossier qui fait
foi en cas d’attribution d’aide (AEEH par exemple), il y a donc rétroactivité.
Par exemple si vous déposez votre dossier le 5 juillet, et que celui-ci n’est
traité qu’en décembre, la Caf commencera à vous verser les aides dès janvier,
et rattrapera les mois d’aout à décembre.
Le dossier permet notamment de (sous réserve que vous le
demandiez) :
-
déterminer le taux d’incapacité de l’enfant lié
à son handicap auditif
-
d’octroyer les aides associées (AEEH et complément,
PCH, etc.).
-
d’attribuer la CMI (carte mobilité inclusion),
si vous la demandez.
-
de notifier la prise en charge de l’enfant dans
un SAFEP ou SSEFIS par exemple
Notre expérience avec Lisa (sourde profonde bilatérale,
sans handicap associé) :
1ère demande (en 2017) : réponse reçue
sous 2 mois (1 record !), attribution taux d’incapacité 80%, AEEH pour 3
ans, complément niveau 2 AEEH pour 1 an, CMI Invalidité pour 1 an, notification
auprès d’un SAFEP pour 3 ans.
2ème
demande (en 2018) : réponse reçue sous 2 mois (encore 1
record !), renouvellement niveau 2 complément AEEH pour 1 an,
renouvellement CMI invalidité pour 3 ans
3ème demande (en 2019) : Avec la nouvelle
trame de dossier (cerfa 15692), déposé début juillet. Son dossier passera en commission fin octobre.
Le taux d’incapacité :
« L’avantage » de la surdité, par rapport à
d’autres handicaps, c’est qu’il existe un moyen clair et scientifique pour la
mesurer (audiométrie). Ces résultats permettent ainsi de définir le taux du
handicap en s’appuyant sur le guide-barème pour l'évaluation des déficiences et
incapacités des personnes handicapées du Code de l'action sociale et des familles
Lien vers le guide :
Tableau de détermination du taux d’incapacité en fonction
de la perte auditive de chacune des oreilles :
La mesure de la déficience auditive est faite sans
appareillage.
Pour lire ce tableau, il suffit de déterminer la perte
moyenne de chaque oreille sur les fréquences 500,1 000,2 000 et 4 000 Hz, et de croiser le résultat, pour obtenir son taux d'incapacité.
Lisa ayant une perte de plus de 80dB sur chaque oreille,
elle aura donc un taux d’incapacité de 80%.
En revanche une personne avec une perte de 80dB sur
l’oreille droite, et 50dB sur l’oreille gauche se verra attribuer un taux
d’incapacité de 55%.
Précision importante : Pour les surdités bilatérales
dépistées avant l'âge de trois ans, on applique automatiquement le taux
d'incapacité de 80 % compte tenu des
troubles du langage toujours associés. Passé ce délai, il convient d’utiliser
le tableau ci-dessus.
Ce taux d’incapacité ne concerne que la surdité, et s’il
existe des troubles associés (trouble vestibulaire par exemple), ces derniers
vont augmenter arithmétiquement le taux d’incapacité global selon les règles en
vigueur.
La carte mobilité
inclusion (CMI) :
La CMI, qui peut être communément appelé « carte
handicapée », n’est pas seulement une question de « place de parking
handicapé ». En effet, il n’existe pas 1 mais 3 CMI différentes :
CMI « Stationnement » :
attribuée si vous êtes atteint d'un handicap qui réduit de manière importante
et durable votre capacité et votre autonomie de déplacement à pied ou qui
impose que vous soyez accompagné par une tierce personne dans vos déplacements.
Cette carte ne concerne évidemment pas
les personnes atteintes uniquement de surdité.
CMI « priorité » : attribuée
si vous êtes atteint d'une incapacité inférieure à 80 % rendant la station
debout pénible. Cette carte ne concerne
évidemment pas les personnes atteintes uniquement de surdité.
CMI « Invalidité » :
Attribuée si vous avez un taux d'incapacité permanente d'au moins 80 %. Cela concerne donc la surdité dans le
cas où la surdité est suffisamment importante pour bénéficier de ce taux (voir
plus haut le tableau d’attribution)
Les droits de la CMI invalidité :
-
Donne le droit à ½ part supplémentaire pour les
impôts sur le revenu (bien penser à cocher la case lors de votre
déclaration !)
-
Peut donner le droit à un abattement ou à une
exonération de la taxe d’habitation (se renseigner auprès de votre mairie.
Notre commune, Saran pour ne pas la citer, n’a pas voté d’abattement spécial
dans ce sens)
-
Donne priorité dans les files d’attentes
(magasin, lieu touristique, etc…)
-
Peut donner droit à des réductions dans les
lieux culturelles (musée, etc…), pour la personne disposant de la carte et/ou
son accompagnant, n’hésitez pas à la présenter systématiquement.
Plus d’info ici : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34049
L’AEEH (Allocation
d’éducation de l’enfant handicapé) :
Condition d’attribution (dans les grandes lignes) :
- Avoir un taux d’incapacité d’au moins 80% et
moins de 20 ans, sans être pris en charge intégralement dans un institut (c’est
le cas de Lisa)
- Ou avoir un taux d’incapacité compris entre 50
et 80%, avec les conditions supplémentaires suivantes : l’enfant fréquente
un établissement d'enseignement adapté, ou que son état exige le recours à un
dispositif adapté ou d'accompagnement, ou que son état exige le recours à des
soins dans le cadre de mesures préconisées par CDAPH
En 2019, le montant de l’AEEH mensuel est de 132,21€.
Plus d’info ici :
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F14809
Le complément
AEEH :
Si vous décidez de réduire votre activité professionnelle
à cause du handicap de votre enfant, vous pouvez bénéficier du complément AEEH
(il existe plusieurs niveaux)
Le complément est cumulable avec l’AEEH, mais pas avec le
PCH.
Notre expérience : la maman de Lisa ayant réduit son
temps de travail à 80%, nous bénéficions du complément AEEH de niveau 2.
Le montant global AEEH + complément AEEH est de 400,77€ mensuel
(pour 2019), soit +268€ lié au complément 2.
Le PCH (prestation de
compensation du handicap) :
Le PCH est cumulable avec l’AEEH, mais pas avec son
complément.
Il existe un « forfait surdité » de
398,10€/mois.
Plus d’info ici : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F14202
A l’heure actuelle, nous ne connaissons pas suffisamment
cette aide pour en faire une description détaillée. Si vous souhaitez apporter
des précisions basé sur votre expérience, n’hésitez pas à nous les
soumettre !
L’une de nos interrogations : lors de la réduction
du temps de travail d’un des parents (à 80% par exemple), est-il préférable
d’avoir AEEH + complément AEEH niveau 2 ou AEEH + PCH ?
Encore une fois, comme nous vous l’avions présenté dans l’article sur l’ALD et les forfaits implants de la sécurité sociale, toute cette paperasse administrative peut
donner quelques cheveux blancs, à ne plus savoir quoi demander.
Nous espérons cependant que cet article vous aura un
minimum éclairé sur la question.
N'oubliez pas de vous inscrire sur la page Facebook de Lisa, qui fait office de newsletter :
Bravo pour cet article, qui aidera surement des parents en début de parcours!
RépondreSupprimerBonjour merci bcp pour cette article, j'ai mon enfant qui est sourd profond et moyenne fe lautre et je n'ai jamais fait lz demande mdph car sa me paraissait tellement compliqué sue j'ai abandonné. Votre article va bvp m'aider MERCI
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